Formol : de la conservation des dépouilles à la table à manger !

Plus souvent utilisé pour embaumer et conserver les cadavres dans les morgues, le formol est souvent employé par certains bouchers pour rallonger la durée de conservation de la viande qu’ils n’ont pas pu écouler. 

Incroyable mais vrai, l’utilisation du formol sur les produits alimentaires est malheureusement une pratique courante au Burkina comme ailleurs en Afrique.

Bien d’autres commerçants sans scrupules utilisent ce composé chimique pour accélérer à la vitesse grand V le murissement ou la conservation des légumes, des fruits, de la banane, du plantain, de la viande animale et du poisson.

En  Éthiopie, par exemple, les agriculteurs utilisent du formol à des doses élevées pour conserver le lait avant de le vendre aux usines. Ces agriculteurs appellent le formol « médicament du lait » ; un indicateur du peu de connaissances qu’ils ont de ses effets négatifs sur la santé.

 En effet, la teneur en formaldéhyde (la substance active du formol) dans les aliments est dangereuse pour la santé humaine.

Concernant les fruits et légumes, certains vendeurs aspergent les fruits de certains produits phytosanitaires qui accélèrent leur mûrissement ou qui leur donnent l’apparence de fruits bien mûrs.

Ce qui est inquiétant, c’est qu’aucun boucher ou commerçant n’avoue s’adonner à l’usage de ces produits illicites même si chacun reconnaît en avoir simplement entendu parler comme tout le monde.

En réalité, l’utilisation du formol pour prolonger la durée de conservation de la viande et d’autres produits n’est nulle part légale. C’est assurément  une fraude alimentaire.

Il faut noter que le formol présente un risque de toxicité aiguë ou chronique. Il est cancérigène à partir d’une certaine dose. En plus, selon les spécialistes de la santé, le formol entraîne des troubles respiratoires graves et des lésions viscérales sévères au niveau de l’estomac, de l’intestin et des reins.

En définitive, faisons attention à ce qui tombe dans nos plats. Surtout que le contrôle de la qualité des aliments peut ne pas être une tâche facile : bien de vendeurs évoluant dans l’informel!

Théophile MONE