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Les Blancs seuls responsables de nos malheurs ?

«Quand les Blancs sont arrivés chez nous, ils avaient la Bible et nous, nous avions la terre. Ils nous ont appris à prier leur Dieu les yeux fermés. Et quand nous avons ouvert les yeux, les Blancs avaient la terre et nous, nous avions la Bible». Ainsi parlait La lance enflammée (Jomo Kenyatta) pour symboliser la naïveté des Africains face à la ruse des colonisateurs et autres immigrés blancs.

Plus de 60 ans après les indépendances, nous ne pouvons plus continuer à nous dérober de nos responsabilités en accusant les autres d’être responsables de notre mal-être ou de notre sous-développement. Certes, les velléités de domination et d’accaparement de nos richesses existent. Mais si nous avons les yeux ouverts, nous trouverons les voies et moyens de les contrer !



Aujourd’hui, c’est bien nous qui nous trompons nous-mêmes. Prenons l’exemple du Burkina Faso et de ses hommes intègres. Combien de fois avons-nous fermé les yeux sur la mal gouvernance soit par peur, soit par intérêts ? Or, quand un homme ferme ses yeux, il trouve toujours des changements dès qu’il les rouvre. A qui la faute ?

Aujourd’hui, même en l’absence des Blancs, nous continuons de fermer nos yeux sur des faits graves qui annihilent nos efforts de développement. En effet, nous continuons à fermer les yeux sur l’incivisme, devenu l’un des cancers burkinabè. En premier lieu les parents. Aujourd’hui nous comprenons que le terrorisme ne nourrit de l’incivisme. A qui la faute ?

D’autre part, tel le cancer, la corruption est un fléau pour notre pays pauvre et endetté. Elle compromet dangereusement l’avenir même de notre nation en entravant les objectifs liés au développement durable.

Malgré les discours, toutes les bonnes résolutions, toutes les promesses, le mal résiste, progresse, anéantit les espérances. Il est de plus en plus dévastateur. Il empoisonne notre société, déséquilibre nos économies, fragilise nos entreprises, détruit les esprits et met en péril tous les efforts engagés pour sortir le Burkina Faso du marasme et de la chienlit. Pourtant, face à cette maladie devenue incurable, nous fermons également les yeux. A qui la faute ?

Il en est de même de l’injustice sous toutes ses formes. La plus récente se nomme le déni de justice. Au nom de la réconciliation nationale, le président Damiba s’est arrogé le droit de faire revenir l’ex-président Blaise Compaoré pourtant condamné à perpétuité dans l’affaire Thomas Sankara. En son temps combien de personnalités ou d’institutions ont osé dénoncer cette forfaiture ? Sous d’autres cieux, le ministre de la justice aurait démissionné pour marquer son désaccord et réaffirmer l’indépendance de la justice. Mais que nenni! A qui la faute ?

Allons-nous longtemps fermer les yeux sur ces faits contraires à nos valeurs? Refuser de les ouvrir, c’est délibérément accepter de nous tromper sur toute la ligne. Car c’est bien les yeux fermés que nous nous abonnons chaque jour à nos propres souffrances. C’est bien les yeux fermés que nous n’arrivons pas à émerger! Les autres interfèrent dans nos affaires, mais la responsabilité de notre échec nous incombe. C’est bien vous et chacun de nous dont il s’agit. Ne nous trompons pas de combat.

Malheureusement, notre drame n’est pas d’avoir jusque-là fermé les yeux, mais de refuser aujourd’hui de les ouvrir.

Par Théophile MONE

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