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Présimètre : 8/20 pour le bilan du président Damiba

Dernière mise à jour : 29 août 2022

Après sa prise de pouvoir le 24 janvier 2022, le président du Faso, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Damiba, avait promis aux Burkinabè la mise en œuvre d’une politique de refondation, de sauvegarde et de restauration. Sentant les citoyens méfiants et réservés quant à sa capacité à apporter la solution au terrorisme avec sa spirale de violences, de morts et de déplacés, monsieur Damiba s’est adressé à la nation dans la soirée du 1er avril 2022 en donnant des assurances et invitant à un bilan dans cinq (5) mois. « Je voudrais vous donner l’assurance, que le navire Burkina Faso, ira à bon port avec le soutien et l’abnégation de tous, pour la restauration de la sécurité, de la paix et de la stabilité dans une gouvernance vertueuse et apaisée. Sur ce, je vous donne rendez-vous dans cinq (05) mois pour un premier bilan de la mission de reconquête de notre territoire. Que retenir de ce bilan tant attendu ?


L'incapacité du pouvoir à contenir l’expansion du terrorisme sème le désespoir. Et le président Damiba doit se mettre en cause. Son bilan est mauvais.

Au soir du 22 janvier 2022, les Burkinabè étaient perplexes mais pleins d’espoir parce qu'ils croyaient que les militaires étaient les seuls à pouvoir venir à bout l’hydre terroriste. Qui plus est, le président Roch et son gouvernement semblaient tâtonner et incapables d’engrangés des résultats significatifs face à l’ennemi après les drames de Solhan (160 civils tués) et d’Inata (57 personnes dont des gendarmes massacrés). L’incapacité de l’équipe du président Roch, élu en novembre 2020, à juguler la crise terroriste a fait le lit du putsch. Il fallait au Pays des Hommes intègres un messie. Le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Damiba était donc considéré comme l’envoyé de Dieu d’autant plus qu’il semblait avoir des réflexes révolutionnaires avec les slogans comme « La Patrie ou la mort, nous vaincrons » et il semblait déterminé à bander plus les muscles face aux groupes armés. Mais à peine trois mois, les Burkinabè étaient sceptiques tant les déviations étaient palpables et les actes illogiques. La déception et le découragement étaient forts en campagne comme en ville à commencer par le décret relatif au salaire des ministres. La révolution attendue était un leurre ! Et M. Damiba s’en est rendu compte : « Je voudrais cependant rassurer l’ensemble des Burkinabè que jamais nous ne trahirons la cause pour laquelle nous nous sommes engagés. Nos motivations, nos convictions et nos idéaux n’ont pas régressé ».

Pour convaincre les plus sceptiques il avait promis avec fermeté un bilan dans les 5 mois avec à l’appui des changements au niveau du commandement, de l’organisation des VDP, la création des zones d’intérêt militaire, etc. L’objectif est d’espérer des résultats sur le terrain. Mais les fruits de la stratégie déployée tardent à apparaître même si des terroristes sont neutralisés, des bases terroristes détruites, et des localités sous blocus ravitaillées. In contrario, le nombre des déplacés internes va croissant, les civils et les FDS sont régulièrement tués, l’objectif initial qui est la reconquête progressive des territoires occupés et le retour des déplacés internes n’est pas encore perceptible sur le terrain, les dégâts matériels sont récurrents et les attaques s’intensifient. Ainsi, les récriminations permanentes de la plupart des Burkinabè sur la capacité des nouvelles autorités de lutter efficacement contre le terrorisme vont grandissantes.


Les résultats sur le terrain tardent à convaincre les Burkinabè sur la capacité du gouvernement de lutter contre les groupes armés.

En effet, les enjeux sécuritaires constituent la priorité numéro 1 à côté de l’inflation qui inquiète plus d’un. Or, non seulement les terroristes continuent de nous narguer, mais les prix des denrées de première nécessité augmentent de même que le carburant. Visiblement dépassé, le gouvernement colmate les brèches avec une certaine démagogie. Le désespoir gagne du terrain et les deux années restantes de Transition sont un véritable calvaire supplémentaire à supporter. Le fardeau est lourd à porter. La peur et la hantise sont les ressentis des Burkinabè et monsieur Damiba risque d’être le président le plus détesté si aucun changement ne pointe à l’horizon d’ici quelques mois. L’on a l’impression que le président et son équipe nous ont tous roulé dans la farine, berné. La plus grande arnaque politique du Burkina Faso. Et l’incapacité de ce pouvoir à contenir l’expansion du terrorisme sème le désespoir, le désamour et l'indifférence. Ainsi, si rien ne change, la crise de confiance va occasionner le divorce d’avec le peuple.


En définitive et en attendant que le président fasse son propre bilan et son mea culpa, le constat est amer : le bilan de l’équipe Damiba est mauvais et en tant que patriotes nous devons rester vigilants et interpeller le pouvoir sur ses priorités et l’impératif d’engranger urgemment des résultats. Il y va de notre survie et de l’existence même de notre cher pays, le Burkina Faso.

Par Théophile MONE




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