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Quand le Burkina grossit par le ventre

Embonpoint ou la politique du «plus c’est gros, mieux c’est», est en vogue au Burkina. La faute à la malbouffe. C’est le temps des rondeurs tant chez les jeunes filles que chez les garçons. Tout est fait pour exciter à l’obésité. La preuve, les hommes à la bedaine ont le célèbre surnom de bailleurs de fonds. Les idées préconçues persistent: grossir est synonyme de bonne forme et même de réussite sociale et financière. Mais derrière ce semblant de bien-être, se cache le surpoids et toutes ses conséquences en termes de maladies. Attention.

Malbouffe, modification des habitudes alimentaires, alloco, yaourt, le gras, le salé, le frais-sucré, les fritures, l’obésité gagne du terrain au Burkina. Un vrai paradoxe car au Burkina où dormir le ventre vide est le lot de nombreuses personnes, être gros est un signe extérieur de bonne santé et de réussite sociale. Pour certaines femmes être enrobées est révélateur de bonne forme et de beauté. Pour certains hommes également, la bedaine est une preuve d’accomplissement, de bien-être social, d’aisance.

D’ailleurs, selon les inconditionnel(le)s de la beauté noire, être ronde –pour ne pas dire grosse–, cela fait partie des valeurs africaines. Rares sont les jeunes filles qui veulent ressembler à un «fil de fer». Ce n’est pas pour rien que le concours de beauté pour femmes à l’embonpoint assumé «Poog-Beêdré» ou femmes fortes, suscite presque autant d’intérêt qu’un match de la Coupe d’Afrique des nations.

Pour les médecins, il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Être en excédent de poids peut avoir de graves incidences sur la santé. Aujourd’hui, selon les spécialistes, huit personnes sur dix qui présentent des problèmes de tension artérielle ou d’insuffisance cardiaque ont un poids supérieur à la normale. Sans compter des maladies osseuses comme l’arthrose, la goutte ou encore les problèmes respiratoires.

Ainsi donc, la relative abondance alimentaire diversifiée nuit à la santé. Mais l’effet de certaines maladies comme le Sida qui se caractérisent par la maigreur ont contribué à valoriser les rondeurs.


Que gagne-ton à avoir une telle bedaine comparable à celle d’une femme enceinte? C’est plus un problème de santé qu’un quelconque bien-être social

Victimes d’une occidentalisation des habitudes, les Burkinabè de la ville ont abandonné les repas traditionnels pauvres en calories au profit des repas de plus en plus pauvres en vitamines, mais très chargés en gras. Avec des activités physiques irrégulières sinon inexistantes (déplacement en bus, en voiture ou à moto) les Burkinabè citadins sont davantage enclins à l’obésité que les villageois qui parcourent encore de grandes distances à pied ou à vélo.

Outre le surpoids imputable à l’alimentation certaines femmes, à défaut de se faire opérer, consomment de plus en plus de produits pour avoir de plus gros seins ou de plus grosses fesses. En fait, les idées préconçues sont persistantes chez la majorité de notre population. La maigreur est liée à la maladie et à la pauvreté tandis qu’une petite bedaine est signe de bien-être. Bien plus qu’une question de moyens c’est avant tout un problème d’éducation.

Que faire

La réponse tient en un mot d’ordre: le retour à la gastronomie traditionnelle, à la cuisine de nos grands-mères. Bien manger ne signifie pas se remplir l’estomac, mais consommer utile en tenant compte de sa santé.

Théophile MONE

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