France: divergences sur la date de l’Aïd el-Fitr entre calculs et observation lunaire

La détermination de la date de célébration de l’Aïd El Fitr 2024, marquant la fin du mois sacré du Ramadan, soulève une nouvelle fois des divergences au sein de la communauté musulmane en France.

Alors que le Conseil français du culte musulman (CFCM) et le Conseil théologique musulman de France (CTMF) ont opté pour une approche astronomique en fixant cette solennité au mercredi 10 avril, la Grande Mosquée de Paris privilégie quant à elle la méthode traditionnelle de l’observation lunaire.

Dans un communiqué, le CFCM a étayé son choix en s’appuyant sur les données scientifiques relatives au cycle lunaire. Selon ses calculs, la conjonction de la nouvelle lune du mois de Chawal 1445H surviendra le 8 avril à 20h21, rendant impossible la visibilité de celle-ci le jour même, partout dans le monde. Fort de ces considérations, l’instance a statué que le 10 avril correspondrait au premier jour de l’Aïd El Fitr.

Cependant, la Grande Mosquée de Paris, adepte de l’observation oculaire du croissant lunaire, a fixé la “nuit du doute” au lundi 8 avril. Une commission religieuse ad hoc se réunira ce soir-là afin de déterminer, selon les témoignages visuels recueillis, si la fête débutera le lendemain, mardi 9 avril, ou sera repoussée au mercredi 10.

Cette dualité de méthodes reflète les clivages persistants au sein de la communauté musulmane française quant à l’établissement des dates religieuses majeures. Alors que l’approche calculatoire gagne du terrain, les tenants des traditions séculaires persistent à faire valoir leur attachement à l’observation lunaire.

MSN