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L’ardente impatience maladive des Burkinabè dans un Burkina agité!

Nous n’aimons guère les lenteurs. Nous les avons désapprises. Nos temps sont courts et les choses vont vite. Efficaces et tendus, nous vivons dans l’urgence. Les délais sont des retards et les retards nous découragent. Lucides et sans illusions, nous doutons des promesses et du long terme. Aujourd’hui, au Faso, attendre est synonyme de faiblesse. De plus en plus, nous sortons fiévreusement du champ de la patience, devenue une valeur en baisse, une vertu surannée réservée aux doux et aux décalés. Les présidents Roch Marc Christian Kaboré et Paul-Henri Damiba Sandaogo l’ont compris. «Les Burkinabè veulent que l’on résolve leurs problèmes ici et maintenant». Et c’est vrai; malheureusement le hic et nunc, cette ardente impatience maladive, comme un cancer, nous détruit quotidiennement.



Le règne de l’impatience s’explique par le fait que les uns et les autres pensent être pleinement en accord avec ce qu’ils sont et ce qu’ils font. Pourtant, il est difficile de prétendre être en total accord avec soi-même. Malgré notre lucidité et notre réalisme, nous ne sommes pas totalement en paix avec nous-mêmes. Nous sommes des éternels insatisfaits et nous avons besoin de cultiver et d’exercer la patience envers nous-mêmes.

L’homme patient doit être patient avec son impatience. L’homme patient, c’est l’homme renoncé et par-là même le libre par excellence. Car la patience ne fait pas de bruit; elle semble assoupie, mais tisse fidèlement la trame des jours. C’est grâce à elle que des murailles épaisses sont franchies. C’est avec son aide que l’oiseau peut s’envoler vers l’azur, en brisant le filet de l’oiseleur. C’est au prix d’une longue patience que des fruits étonnants mûrissent. C’est dans notre patience que nous possédons nos vies.

La patience est nécessaire à notre société

La patience est, avec la sagesse, la richesse dont tout homme doit s’orner, puisqu’elle ne peut pas se ternir. Véritable ascèse, elle est le meilleur remède contre le poison de la colère, de l’inimitié, de la haine ou de l’injure. Elle les anéantit et les empêche de renaître. La patience est le meilleur des guides pour les hommes égarés. Elle leur apporte le bonheur, leur procure la paix et calme toute agitation de l’esprit. La vertu de patience qui supporte tous les tourments, doit donc s’inscrire au cœur de l’agir humain. Car par elle, les hommes gagnent en maturité.

Malheureusement, les Burkinabè n’arrivent plus à prendre ce chemin d’or. Ils sont pressés de se marier, d’avoir un emploi, des enfants, une maison, une voiture, d’atteindre les sommets en un laps sinon en un rien de temps. Les enfants sont impatients avec leurs parents, les employés avec leurs patrons, les peuples avec leurs dirigeants, les syndicats envers le gouvernement, chacun envers soi-même. Ce manque de sagesse nous oblige parfois à pendre des chemins tortueux, dangereux et suicidaires. Comprendrons-nous un jour que l’agitation fébrile et la précipitation ne sont jamais bonnes conseillères? Rappelons-nous que la patience est et sera toujours la mère des vertus.

Théophile MONE

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