Les causes de la mort dans la tradition moaga
- theomone
- 11 oct. 2022
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La mort n’est jamais le fait du hasard: «né d pa kiid zaalem yé». Outre la mort normale ou naturelle, certains décès peuvent être causés par les mânes pour fautes lourdes, par les sorciers, les empoisonneurs…

Il y a d’abord la mort naturelle, celle voulue par Dieu et qui se produit au temps fixé: «Wênnam sê kurga sob winri, a ta daré». C’est, par exemple, la mort des vieux et des vieilles. Ils sont au bout de leur voyage. Leur mort est normale. S’ils ont des enfants et des richesses, ils quittent la terre en paix et avec joie. Ces sentiments sont partagés par ceux qui restent. Ces vieux laissent quelquefois entendre qu’ils connaissent le jour de leur mort: «Mam pa nâ ki dunna yé. M kum daaré nâ pa ta yé, m nâ ki kazsé wakato …»
Dans bien des cas, les causes de la mort peuvent être:
Des fautes graves: Dieu lui-même ou les mânes châtient le coupable, et à cette fin utilisent surtout la foudre ou saaga: «a tum béda nyinga, Wênnam kurga winri». Ou encore: «kamba sê kida dunna wusghâ nyinga, ya b tum tum di, sê pa soma nyinga».
Ou le fait des sôba ou mangeurs d’âmes: «eb nyokda nior kwégha soba».
Ou le fait des timdâmba ou empoisonneurs qui tuent pour se venger ou même par pure méchanceté.
Ou le fait des kimkirsi qui cherchent à retrouver un ancien camarade. Il est souvent dit à cet sujet: le sorcier avait prévenu cet enfant de s’abstenir d’aller au marché ou à une fête quelconque; car ses anciens camarades kimkirsi le cherchent partout. Au lieu de réunion, il sera découvert et il mourra. Ainsi: «a kinkir taba n wa m pègha».
Il faut souligner que la mort des jeunes est toujours considérée comme anormale. C’est pourquoi après leur mort, on consulte souvent le sorcier afin d’en connaître la cause.
Toutes ces informations permettent de connaître nos traditions et de comprendre certains comportements sociaux. Sinon nous sommes déconnectés des réalités. Et quand le réseau ne marche pas, la communication ne passe pas, avec toutes les conséquences qui en découlent.
Résumé d’un recueil du Centre d’Etude de Langue Mooré de Gilongou, 1975
Par Théophile MONE
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