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Levée des sanctions contre le Niger : la CEDEAO fragilisée, disqualifiée, discréditée…

Le 26 juillet 2023, des éléments de la garde présidentielle dirigés par le général Abdourahamane Tiani ont renversé le président Mohamed Bazoum. Cette situation a mis en colère les chefs d’Etat de la CEDEAO parce que la sous-région était déjà en proie aux coups d’Etat. Quelques jours plus tard, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a mis à exécution ses menaces en annonçant une série de sanctions très sévères à l’encontre du Niger. Huit mois plus tard, lesdites sanctions viennent d’être levées avec effets immédiats. Quelle lecture en faire et quelles leçons en tirer?


Les États membres de la CEDEAO (à l’exception du Burkina Faso, de la Guinée, du Mali et du Niger, suspendus), ainsi que les membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, ont décidé de fermer toutes les frontières avec le Niger, de suspendre les transactions financières et de geler les avoirs du pays dans les banques étrangères. Un ultimatum et une intervention militaire ont même été lancés.  

Conséquences désastreuses des sanctions économiques de la CEDEAO

Oui, en regardant dans le rétroviseur, l’on se rend compte que la CEDEAO, et Bola Tinubu, sans compassion, sans émotions et sans pitié, sont allés trop loin. Certes, l’objectif des sanctions était de faire pression sur les autorités militaires du Niger, afin de rétablir le président Bazoum au pouvoir, mais cela ne s’est pas produit. Au contraire, ce sont les civils qui subissent le plus gros impact de ces sanctions de grande ampleur.


Les chefs d'Etat de la CEDEAO

Les sanctions de la CEDEAO, faut-il le rappeler, ont coupé le Niger de bon nombre de ses partenaires commerciaux traditionnels, ce qui a aggravé l’insécurité alimentaire chronique pour les groupes vulnérables.  En interdisant l’acheminement des produits de base (riz, huile, céréale, carburant, médicaments…) la CEDEAO a été inhumaine envers les Nigériens. La crise était profonde avec les activités des banques bloquées, la fourniture d’électricité coupée par le Nigeria et la fermeture des frontières terrestres et aériennes. A ces pénuries, il faut ajouter la dégradation des conditions de vie des populations.

Levée tardive des sanctions qui décrédibilise la CEDEAO

En décidant, comme le docteur après la mort, de lever les  pires et illégales sanctions imposées au Niger, le 24 février 2024 à Abuja, au Nigeria, la CEDEAO a montré que lesdites sanctions n’étaient pas logiques et qu’elle-même était une marionnette, un  instrument de colonisation au service des intérêts impérialistes. Sinon comment comprendre que des populations, déjà vulnérables du fait des effets du terrorisme, soient soumises à de telles souffrances ? Comment dans ces conditions, les populations peuvent-elles encore accorder un brin de crédit à la CEDEAO ?

Sentant la mort chatouiller ses narines, la CEDEAO tente de redorer son blason ; mais c’est trop tard. Elle a échoué par un bluff de mauvais goût. Elle a oublié qu’au 21ème siècle, les économies sont interdépendantes. En voulant faire du mal aux autres, tu te fais un harakiri, à l’image d’une grenade mal manipulée qui retombe sur toi.

Désormais fragilisée, discréditée, disqualifiée, manipulée et rejetée, la CEDEAO est en instance de divorce inéluctable avec les peuples.

Pour ses sanctions illégales, criminelle, disproportionnées et cyniques, la CEDEAO et ses alliées devraient être poursuivies pour crimes contre l’humanité et atteinte aux droits de l’Homme.

Dommage qu’une telle institution soit devenue comme un parti politique qui sanctionne ses membres à la tête du client. La fin de la CEDEAO n’a-t-elle pas sonnée ? Les arguments contraires ne sont pas légion.

Théophile MONE

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