top of page

Si jeune… pour être président ?!

Pour devenir président dans bon nombre de pays du monde, un âge minimal est imposé. Si les uns estiment qu’un bon leadership commence par une alchimie d’expérience et de jeunesse, d’autres, par contre, pensent qu’un âge avancé détermine la qualité de leadership. Mais existe-t-il de théorie démontrant avec certitude que l’âge d’un individu détermine la qualité de son leadership ? Il faut aller au cas par cas et selon le contexte.



En Afrique l’âge est important. L’adage burkinabè ne dit-il pas « qu’un vieux assis voit plus loin qu'un jeune debout » ? Certes, il ne s’agit pas d’une opposition entre la jeunesse et la vieillesse. Ici l’on met en exergue l’importance de la formation. Or, la connaissance s'acquiert avec l'expérience et l'apprentissage et non une position sociale ou physique. Ainsi, l’âge est important car l’ancien aura passé sa vie à accumuler de l’expérience. Concomitamment, le jeune a besoin d'apprendre et d'avoir de l'expérience pour s'élever au niveau de son aîné.

Ainsi le problème des dirigeants africains n’est pas tant leur âge avancé, mais plutôt leur longévité au pouvoir. Et à force d’y perdurer ils finissent par être des dictateurs-dinosaures scotchés au pouvoir d’Etat.

La question demeure : Peut-on gouverner, passé un certain âge ? Il n’existe pas de réponse absolue. Elle varie selon les positions et les affinités. Par exemple, en 1984, Ronald Reagan, candidat à un second mandat à 73 ans a été réélu par les Américains.

L’Afrique n’échappe pas à la polémique. Le nonagénaire Robert Mugabe qui dirigeait toujours le Zimbabwe aura choqué plus d’un Africain. Le continent aurait même la particularité d’être aux mains de vieux despotes accrochés au pouvoir depuis des décennies…

Plutôt que l’âge, le vrai problème réside dans la longévité au pouvoir, dont le championnat est remporté par l’Afrique. N’est pas choquant de constater que Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, José Eduardo dos Santos et Paul Biya ont trop longtemps régné ? Toujours en Afrique, Omar Bongo Ondimba aura dirigé son pays quarante et un ans – bien plus que les trente et un ans de Fidel Castro et les vingt et un ans du Nord-Coréen Kim Il-sung…

Pourtant, après autant de temps passé au pouvoir ils n’ont pas eu la sagesse de passer la main avant de perdre pied.

Loi tendancieuse

La majorité des constitutions africaines prévoient un âge minimum pour se présenter (35 ou 40 ans), mais peu plafonnent l’âge du candidat. La preuve, au Congo comme en Côte d’Ivoire après 70 ans on peut briguer la magistrature suprême ! Les mêmes constitutions ne posent pas comme condition le bon état de santé physique et mental ! Un facteur très important pour assumer cette lourde tâche sans oublier la bonne moralité si l’on considère la corruption qui gangrène nos pays.

Aller au-delà des stéréotypes

Comme on le voit, au-delà de l’Afrique majoritairement jeune, des exigences du moment et des résultats mitigés des soixante-huitards des décennies durant, nous avons toujours besoin des aînés pour leurs précieuses expériences. De même, le talent et les dons innés n’ont pas besoin d’attendre les années : les jeunes ont également leur place dans la construction de nos Etats-nations.

En définitive, jeunes et anciens doivent travailler en tandem pour gagner le combat du développement harmonieux et durable. Ce serait hasardeux sinon dangereux de créer un fossé entre les anciens et les plus jeunes. Au-delà des âges, tout le monde compte.

Par Théophile MONE

 
 
 

Comments


A propos de nous

Le Communal

Tél (00226) 25 36 06 82 / 70 15 07 24

email : info.lecommunal@gmail.com

Siège (provisoire) Wemtenga, ex-secteur 29

ÉDITEUR

Le Communal

Récépissé n° 5425/2018/Cao/TGIo/PF 

du 13 novembre 2018

CONCEPTION/ MIS EN LIGNE / IMPRESSION

Challenge médias

DIRECTEUR DE PUBLICATION
Issa KINDO, DG de Challenge médias

REDACTEUR EN CHEF

Théophile MONE

© 2024 Copyright Le Communal .    webmaster legenie.mabo

bottom of page