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Terrorisme au Burkina: négocier ou pas ?

C’est de Lapalisse de dire qu’au Burkina Faso nous avons marre des attaques terroristes qui endeuillent des familles et freinent le développement du pays depuis 2016. Une spirale de violence presque quotidienne qui fait de nombreux déplacés internes, près de 2 millions et des milliers de morts. Face à cette situation délétère malgré les milliards de F CFA investis, la question lancinante est : faut-il négocier avec les terroristes oui ou non ?

La vie est sacrée et inviolable. Nous devons la défendre et la protéger de toute notre énergie. Cette option fondamentale pour la vie n’est pas une faiblesse, mais une force. Car, "rien ne vaut la vie", dit-on. De même, négocier avec les terroristes qui occupent de plus en plus de terrain et créent une hystérie collective avec leur cohorte de morts, de disparus et de déplacés, ne remet pas en cause notre souveraineté. Loin s’en faut. Quand on saigne comme un porc, la conduite à tenir est d’arrêter l’hémorragie. C’est l’urgence à laquelle il faut parer. C’est du pragmatisme sans orgueil ! Aujourd’hui, le Burkina Faso a besoin de paix et de stabilité pour continuer à se développer.



Certes, la France comme les Etats-Unis d’Amérique refusent de négocier pour ne pas faire entorse à leurs valeurs. Mais le choix du dialogue fait partie intégrante de la communication surtout dans le contexte qui est le nôtre. Sachant que seules les armes ne viendront pas à bout du terrorisme par l’écrasement militaire, qu’envisager d’autre si les différents protagonistes, y compris l’Etat burkinabè, refusent le dialogue ? Notre pays a intérêt à prendre attache avec les responsables terrorismes pour connaître leurs motivations, demander l’arrêt des hostilités et l’ouverture de négociations. Oui, dans cette guerre sans fin, ouvrir un canal de dialogue officiel ou informel avec l’ennemi n'est pas un crime ou une trahison.

Beaucoup de personnes se disent : « l’hydre terroriste est invisible, radical, sans foi ni loi ! Alors avec qui négocier, Al- Qaïda ou l’organisation Etat islamique (EI), d’autant plus que leur instabilité est connue et leurs chaines de commandement restent aléatoires ? » Cette frange de la population estime donc comme Scott McClellan, alors porte-parole des USA, qu’on « On ne négocie pas avec les terroristes, on les met hors d'état de nuire. » Mais le Burkina Faso n’est pas les Etats Unis d’Amérique et nous n’avons pas la même définition du verbe « négocier ». Le Président Thomas Sankara, parlant de morale, disait qu’il aurait fallu deux éditions de la Bible et du Coran selon qu’on se trouve dans les pays riches ou dans les pays pauvres. Dans le domaine du terrorisme, l’on peut penser pareil. Oui, ne rien céder aux organisations terroristes est un choix fort des USA dans une posture de première puissance mondiale. Mais le Burkina Faso dans son contexte particulier peut décider souverainement de faire des concessions avec les groupes terroristes prêts à engager un pourparler ; l’objectif étant d’aboutir à la paix. Si donc le prix à payer pour la paix est la négociation, pourquoi les Burkinabè sans priverons au nom d’une certaine morale ? A Ouagadougou, dans les bureaux feutrés, l’hésitation entre négocier ou pas est encore grande. Mais si l’on pose la question aux populations meurtries des régions et localités sous emprise terroriste, la réponse sera sans ambages : allons à la table de la négociation politique pour la PAIX. Sauvons notre pays et ne nous engageons pas dans une guerre de longue haleine sans moyens conséquents et aux limites inconnues.

Par Théophile MONE

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