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« Une si longue lettre » de Mariama Bâ : une arme pacifique pour dénoncer la condition de la femme

Ce roman relate les déboires conjugaux de Ramatoulaye, personnage principal qui en est, à la fois, la narratrice et l'héroïne. Mariée à Modou Fall, député bien connu dans son pays le Sénégal et à qui elle a donné 12 enfants, Ramatoulaye se voit, un jour, imposer brutalement une lycéenne comme co-épouse.


Mariama Bâ, l'écrivaine sénégalaise, auteure de "Une si longue lettre"


« Aïssatou, j’ai reçu ton mot. En guise de réponse j’ouvre ce cahier, point d’appui dans mon désarroi : notre longue pratique m’a enseigné que la confidence noie la douleur. » C’est par ces mots que débute le premier roman de l’écrivaine sénégalaise Mariama Bâ.

Une si longue lettre est une œuvre de 160 pages publiée en 1979 qui dénonce la condition de la femme au Sénégal; écrasée par le poids du patriarcat, des traditions, des religions ou encore du modernisme. Tout commence par une lettre que Ramatoulaye adresse à sa meilleure amie Aïssatou exilée aux Etats-Unis, pendant la claustration traditionnelle imposée de 40 jours de deuil durant son veuvage.

De prime abord, elle voulait raconter le déroulement des funérailles. Mais elle finit par se replonger dans sa vie antérieure. Aussi commence-t-elle par évoquer les heureux souvenirs de sa jeunesse marquée par ses grandes ambitions et ses rêves d'étudiante de changer le monde. Cette nostalgie va jusqu’à l’espoir suscité par les Indépendances. Concomitamment, elle se souvient des conditions de la femme marquées par les mariages forcés et le déni des droits des femmes.

En lien avec cette absence de droit des femmes dans son pays, elle évoque avec douleur et tristesse le second mariage de son mari avec une plus jeune qu’elle.

Après 12 enfants en 25 ans de vie de couple elle ne comprend pas l’acte de son mari et elle est dévastée par l’amertume. Elle se sent trahie, et à travers elle, toutes les femmes d’Afrique.

Cette lettre lui donne l’opportunité d’évoquer les problèmes de société la concernant de près dont la polygamie, les castes, l’exploitation de la femme… Elle a réussi à transformer cette lettre en une arme pacifique pour dénoncer la condition de la femme au Sénégal et partant en Afrique : de la femme-adolescente qui doit se marier, à la femme-épouse qui doit se soumettre, à la femme-mère qui doit aimer son mari et chérir ses enfants, à la femme-trompée par la polygamie de son mari, qui doit trouver la force d'affronter l'humiliation, à la femme-veuve qui est confrontée aux hommes prédateurs, à la cruauté des regards et à l'hypocrisie.

Prix Noma en 1980 ce roman est un classique de la littérature africaine et en particulier de la littérature sénégalaise.

43 ans après avoir fait écho de l’émancipation de la femme, l’on peut dire aujourd’hui que l'auteure de « Une si longue lettre », Mariama Bâ né en 1929, décédée en 1981 à 52 ans, aura grandement contribué par sa plume, à améliorer les conditions de la femme.

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Par Théophile MONE

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