Afrique : Non à l’usurpation du pouvoir d’Etat par les vieux !
- infolecommunal
- 11 mars 2024
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Président du Rwanda depuis avril 2000, Paul Kagamé vient d’être désigné candidat à l’élection présidentielle du 15 juillet 2024 par son parti, le Front patriotique rwandais (FPR). Comme par télépathie, Laurent Gbagbo vient lui aussi d’être désigné, le même jour, candidat à la présidentielle de 2025 par le comité central du parti des peuples Africains (PPA-CI).

L’ancien président ivoirien à 79 ans tandis que le président rwandais à 66 ans. Pourtant, leurs partis les préfèrent encore aux jeunes pour briguer la magistrature suprême. D’ailleurs ils sont encore nombreux, ces dinosaures, à être solidement accrochés à leur fauteuil, refusant de faire place à la jeunesse, à commencer par l’un des recordmen de la discipline, le président camerounais Paul Biya. En Guinée-Equatoriale, le président Teodoro Obiang Nguema fait pareil: il est au pouvoir depuis plus de quarante ans. Pourquoi cette faute comportementale de nos « vieux » alors que la population africaine regorge de tant de jeunes talentueux ? Peut-être la pression que ces dirigeants ressentent de la part de leurs proches, de leurs alliés politiques. Peut-être aussi quelque chose d'encore plus profond : l'emprise que le pouvoir lui-même exerce sur eux. Ne dit-on pas que le pouvoir corrompt ?
Quelles que soient les raisons de la longévité au pouvoir des « vieux », une chose est sûre, l’Afrique stagne alors que les jeunes et le potentiel qu’ils représentent sont le moteur de notre prospérité collective. Or, cette jeunesse africaine dont on attend qu’elle stimule la transformation de son continent est pour une grande part aliénée et marginalisée. Les anciens refusent toujours de passer le témoin et de responsabiliser les jeunes sous le prétexte fallacieux qu’ils n’ont pas assez d’expériences pour assumer de hautes fonctions.
Ce cynisme des « anciens » est encore plus criard quand on s’aperçoit qu’ils font tout pour limiter la contribution des jeunes à la sphère politique et à la prise de décisions.
Qui plus est, nos vieux leaders nous représentent mal. Moins nombreux, mais c’est bien eux qui accaparent le pouvoir après d’élections maquillées durant lesquelles ils s’appuient sur la jeunesse par le bais de fausses promesses. Ce fossé entre les leaders politiques et les jeunes citoyens africains engendre un problème de représentation démocratique !
Les "pères de la nation", les chefs d'Etat et de gouvernement, ne laissent pas la place aux jeunes. Au contraire, ils les utilisent à leurs profits. Ce manque de volonté réelle de transférer plus de responsabilités aux jeunes est pathétique et révoltant.
C’est pourquoi, "l'Afrique n'a pas besoin de leaders qui ont 75 ou 65 ans. Nous avons besoin de leaders qui sont jeunes, vifs, innovants et à qui la jeunesse de ce continent peut se référer", avait déclaré Graça Machel, la veuve de Nelson Mandela. "Nos jeunes leaders ont besoin de se lever et d'être pris en considération. Ils ont besoin d'adopter le savoir de leurs aînés, de se hisser sur leurs épaules et de soulever le défi du pouvoir", avait-elle renchéri.
"Dans la plus grande partie du monde, les pays accueillent "l'innovation de la jeunesse, son énergie, sa vivacité, son adaptabilité, sa volonté d'adopter les changements et son enthousiasme pour apprendre", fait remarqué David E. Kiwuwa. "L'Afrique à l'inverse traîne derrière, incapable de garder le rythme grâce à ses dirigeants conservateurs et âgés." Très dommage !
Théophile MONE
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