La redevabilité, un mécanisme de transparence à perpétuer au Faso
- infolecommunal
- 26 févr. 2024
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A la mi-février 2024, plusieurs membres du gouvernement ont été évalués dont Nandy Somé, ministre en charge de la solidarité et de l'action humanitaire et Roland Somda, le ministre en charge des transports.
Dans la logique de la gestion axée sur le résultat, le chef du gouvernement, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, a assigné à chaque ministre, un contrat d'objectifs, axé sur les priorités stratégiques de la Transition. Le niveau d'atteinte desdits objectifs doit être périodiquement évalué, afin de garantir la réalisation des fortes attentes des Burkinabè et, au besoin, tirer des enseignements, afin de donner des orientations pour une exécution efficace et efficiente des contrats.

Dans la même veine et le même esprit, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) ont remis le 23 février 2024, au Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim TRAORE, leur rapport public.
Cet exercice est un symbole à perpétuer car il est juste et bon d’évaluer les ministres et autres responsables qui ont un devoir de recevabilité.
En effet, la redevabilité, c’est l’obligation pour les responsables publics de rendre compte de l’exercice d’une responsabilité donnée par les citoyens. Cet acte répond à une demande, est susceptible d’être sanctionné et n’est pas ponctuel ou sélectif.
Ainsi, toute personne investie d’un mandat par un groupe, a fortiori lorsqu’il s’agit d’un mandat public, doit être redevable : autant les responsables des services déconcentrés de l’Etat que ceux de la société civile. Tous ceux qui ont un engagement vis-à-vis d’un groupe sont redevables.

En fait, cette redevabilité fait partie des mécanismes de transparence. Sans transparence, difficile d’évaluer les résultats, de vérifier qu’on va vers l’objectif qu’on s’est fixé ensemble. Sans transparence, on est dans des systèmes opaques, de corruption. Pour ce faire, la redevabilité est nécessaire pour mettre en confiance les différents acteurs qui doivent travailler ensemble. Elle oblige la personne au pouvoir à se rendre compte qu’elle tient le pouvoir des personnes qui lui ont confié, auxquelles elle est redevable. On casse la mentalité de « quand on est chef on ne rend pas compte ». Par la même occasion, on rassure ceux qui ont engagé des ressources ou du temps sur le fait que ceux-ci sont bien utilisés. La redevabilité permet également de prendre des décisions éclairées. Elle est un devoir pour un pays comme le nôtre qui veut vraiment lutter contre la corruption et la mal gouvernance. Malheureusement, demain n’est pas la veille !
Théophile MONE
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