Sénégal : Bassirou Diomaye Faye de la prison au palais présidentiel

Annoncé depuis lundi en tête du premier tour de la présidentielle au Sénégal avec plus de 51% des voix exprimés, Bassirou Diomaye Faye est assurément en route pour le palais présidentiel du Sénégal en attendant bien sûr que le Conseil constitutionnel valide sa victoire. C’est comme une lettre à la poste peut-on dire car, à moins d’un retournement spectaculaire de la situation, Diomaye Faye, 44 ans, sera le prochain dirigeant du Sénégal.

Il n’y a plus de doute. C’est fait. C’est plié. Ce n’est plus qu’une question de procédure et de temps. Sinon le vainqueur de la présidentielle 2024 au Sénégal est bel et bien l’opposant souverainiste, Bassirou Diomaye Faye. D’ailleurs, dans un communiqué, le candidat du parti au pouvoir, son principal adversaire, Amadou Ba a reconnu sa défaite. « Je félicite le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour sa victoire dès le premier tour." A-t-il déclaré.

Dans la même logique, et pour apaiser les tensions et éviter les violences postélectorales, Macky Sall, le président sortant, a lui aussi félicité Bassirou Faye sur X: "je salue le bon déroulement de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 et félicite le vainqueur Bassirou Diomaye Faye, que les tendances donnent gagnant. C’est la victoire de la démocratie sénégalaise."

Les États-Unis saluent eux-aussi un succès démocratique au Sénégal, où Diomaye Faye a été élu président, quelques jours après sa sortie de prison et après un report contesté du scrutin. "L'engagement du peuple sénégalais en faveur du processus démocratique fait partie des fondements de notre profonde amitié et de nos liens bilatéraux forts", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, ajoutant que les États-Unis étaient "ravis que ces élections aient eu lieu".

Cette élection historique qui sera sans doute bientôt validée annonce une transformation significative de la gouvernance du pays. En effet, l'ancien inspecteur des impôts, panafricaniste de gauche qui prône la souveraineté,  a franchi discrètement les étapes dans l'ombre de son mentor Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle en 2019 et frappé d'inéligibilité en 2024 après trois ans de bras de fer avec le pouvoir. Il n'a jamais exercé le moindre mandat d'élu auparavant.

Certes, le dauphin de Ousmane Sonko est le vainqueur de cette présidentielle, mais finalement, c’est le Sénégal qui gagne encore sur le plan démocratique. Un exemple en Afrique de l’Ouest. Bravo les Sénégalais!

Théophile MONE