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Rompre le cycle du régime de l’homme fort en Afrique

Le régime de l’homme fort est une forme de gouvernance autocratique qui est hautement personnalisée et peu limitée par les institutions telles qu’un pouvoir judiciaire indépendant, des représentants élus, une presse libre ou des organismes de la société civile.

Le régime de l’homme fort est originaire du passé colonial de l’Afrique, caractérisé par un chef désigné qui ne tolère pas la dissidence. Les détracteurs étaient souvent emprisonnés et réduits au silence. Ainsi, les chefs coloniaux ont inspiré les hommes forts potentiels à truquer les élections et invalider les résultats s’ils ne les acceptaient pas. Le système colonial a organisé l’émergence des hommes forts.



C’est justement pour dénoncer et combattre cet héritage colonial que le président américain Barack Obama disait, en 2009 au Ghana, que « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes ». Ainsi, la vérité essentielle de la démocratie est que chaque nation détermine elle-même son destin.

En 2017, la Cour suprême kényane avait  courageusement appliquée cette vérité  en invalidant pour "irrégularités" le résultat de l'élection présidentielle du 8 août, qui avait donné le sortant Uhuru Kenyatta vainqueur, et en ordonnant qu'un nouveau scrutin soit organisé dans les deux mois. C'était la première fois en Afrique qu'un tribunal suprême annulait le résultat d'une élection présidentielle.

En début février 2024, la Namibie a fait montre d’une élégance démocratique sans pareille. En effet, quand le président de la République de Namibie, Hage Geingob, a tiré sa révérence le 4 février dernier à l’âge de 82 ans, le vice-président, Nangolo Mbumba a immédiatement prêté serment pour terminer le reste du mandat du défunt sans que des militaires n’aient eu besoin de s’inviter au débat.

La semaine dernière, au Sénégal, Contre toute attente, le Conseil constitutionnel a tranché en jugeant contraire à la Constitution la loi adoptée le 5 février par l’Assemblée nationale concernant le report de l’élection présidentielle jusqu’au mois de décembre 2024.

Des décisions courageuses et historiques qui montrent que l’Afrique doit s’abonner davantage aux institutions fortes afin de contrecarrer les autocrates qui veulent prendre nos démocraties en otage.

Théophile MONE

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